Métro (Montréal)
Première, lundi 7 mars 2005, p. 12
Des robots tout en voix
Sorin, Corinne
"Quel plaisir!" Voilà la phrase qui a certainement été la plus prononcée hier lors de la présentation en avant-première du dernier film de Chris Wedge (L'Ère de glace), Les robots.
Que ce soit Benoît Brière, Anne Dorval, Alain Zouvi, Éveline Gélinas ou Antoine Durand, tous étaient unanimes pour dire que cette nouvelle aventure de doublage avait été très agréable.
"Mais il ne faut pas se leurrer, ça a été un travail extrêmement exigeant. Doubler Robin Williams, c'est quelque chose", a confié à Métro Benoît Brière qui, dans ce film, double de façon brillante le personnage Fender."Je me suis fait du sang de cochon parce que, comme vous le savez, je suis capable de parler vite, mais ce n'est rien à côté de Robin Williams", a rigolé celui qui se voyait pour la première fois offrir un rôle important en doublage.
De son côté, Alain Zouvi, qui double depuis 25 ans et qui a déjà prêté sa voix à Woody dans Histoire de Jouets, à Mike dans Monstres Inc., à Tom Hanks dans La ligne verte et Brad Pitt dans Sept, a avoué qu'il avait hâte de voir le film. "Nous tournons par séquences, je n'ai donc pas vu le produit fini", a-t-il expliqué avant d'ajouter : "Ce qui est intéressant dans ce film, c'est que nous avons pu rester dans nos voix naturelles. J'ai simplement un peu adouci ma voix, car celle anglaise était plus soft. Toutefois, en animation, ce qui est le plus difficile, c'est qu'il faut remplir les mouvements de bouche."
Technique difficile
Avis partagé par Anne Dorval, qui s'est dite par ailleurs ravie de l'organisation de la journée qui a mis de l'avant le travail des doubleurs. "C'est bien pour l'industrie, d'autant plus qu'il y a des gens qui ne vivent que de ça."
Considéré souvent comme un art mineur alors qu'il s'agit d'une technique difficile, le doublage ici, au Québec, en est un de grande qualité, a insisté Antoine Durand. Pas étonnant, par conséquent, que la Fox ait décidé de mettre de grands noms d'ici sur l'affiche des Robots, comme elle l'avait fait pour Garfield, doublé, on s'en souvient, par Patrick Huard. "Garfield, au Québec, a fait six fois plus de recettes que dans le reste du Canada", a souligné Tristan Harvey du site www.doublage.qc.ca. Malgré tout, le doublage demeure encore aujourd'hui peu connu du grand public. Heureusement qu'il existe des événements comme celui d'hier pour nous rappeler qu'il s'agit pourtant d'une industrie estimée à 20 M$ et qui fait vivre annuellement près de 700 artistes et artisans.
Le film prendra l'affiche vendredi.
Catégorie : Arts et culture
Sujet(s) uniforme(s) : Cinéma; Radio et télévision
Taille : Moyen, 351 mots